Comme Hector Berlioz ou Johannes Brahms, et plus près de nous Hans Zender (1993) ou Johannes Schöllhorn (2004), Bernard Cavanna s'empare des Lieder de Franz Schubert et livre une transcription nouvelle de l'accompagnement initialement conçu pour le piano qu'il confie au violon, au violoncelle et à l'accordéon.
« Alors que la plupart du temps, les adaptations des Lieder de Schubert mettent en jeu l'orchestre symphonique et transposent à leur manière ces mélodies dans une atmosphère proche de l'opéra, j'ai plutôt souhaité jouer avec la “délicate intimité” de sa musique », écrit le compositeur après un compagnonnage de plusieurs années avec ce répertoire qui donne naissance aux treize Lieder avec trio (2000-2012) ou ces nouveaux quinze Lieder avec trio pour voix grave.
Le choix de l'accordéon renvoie à l'origine populaire lointaine et imaginaire du Volkslied schubertien et son association avec les deux instruments à cordes offre à Cavanna les possibles d'une palette sonore originale extrêmement raffinée qui lui permet d'enrichir et de vivifier la partie de piano en noir et blanc originelle.
Les différents modes de jeux assignés aux cordes (sons harmoniques, pizzicati, flautando, col legno, sul ponticello...) et savamment combinés aux registres si variés du "piano à bretelles", provoquent un renversement des valeurs attendues et aboutissent à une véritable hybridation du son.
« Ce nouvel environnement sonore, qui ne souhaite en rien trahir la pensée du compositeur, écrit Cavanna, donne ici un éclairage bien particulier et tendre (sur ce qui est souvent réduit à un “accompagnement” de la ligne vocale), en souhaitant restituer davantage les arcanes, les mystères et les nuances d'une partie, là où le piano semble parfois bien lointain ou presque effacé ».
Combinées à la ligne mélodique chantée, ces illusions sonores sont toujours ménagées dans la plus grande clarté, avec la volonté de dire les choses de façon transparente. Il en résulte une étrangeté presque familière, en totale osmose avec la nature même des Lieder de Schubert.
Corinne Schneider
Like Hector Berlioz, Johannes Brahms, and modern-day composers such as Hans Zender (1993) and Johannes Schöllhorn (2004), Bernard Cavanna seizes these Franz Schubert Lieder to deliver fresh transcriptions of the accompaniment originally written for piano, handing over the task to a violin, cello, and an accordion.
“Whereas most adaptations of Schubert's Lieder generally involve a symphonic orchestra and transpose these melodies in their own way, in operatic form, I have preferred to play off the delicate intimacy within his music,” writes the composer.
Several years working with this repertoire has given birth to these thirteen Lieder avec trio (2000-2012) or these new fifteen Lieder with trio for low voice (2021).
The choice for the accordion takes us back to the distant popular and imaginary origin of Schubertian VolksLieder (folk songs) generally associated with both of the stringed instruments used here.
This choice allows Cavanna to access an extremely refined and authentic sound palette, and, in turn, this allows him to enrich and invigorate the initial piano part in black and white. The various playing modes assigned to the strings (harmonic sounds, pizzicato, flautando, col legno, sul ponticello, etc.), are expertly calibrated with the highly varied registers of the popular accordion to upend expected values and, ultimately, warp the sound into something new.
“This new sound environment,” Cavanna writes, “which in no way aims to betray the composer's original intent, shines a special and tender light [on what is often reduced to mere accompaniment of the vocal line]. It aims to restore the arcane facets, the mysteries, and the nuances of a part where the piano often sounds distant or practically fades out.” Combined with the sung melodic line, these sound illusions are always carried out with great clarity, with a desire to say things in transparent fashion.
This produces an almost familiar strangeness – in other words, in total osmosis with the very nature of Schubert's Lieder.
Corinne Schneider, Translation: David Cox
15 Lieder de Schubert - voix grave
Partition conducteur :
Format 25x32cm - 75 pages
Matériel violon, violoncelle et accordéon
Format 29x35cm
Contient :
1 - Am Flusse D160 - 1815
2 - An den Mond D193 1815
3 - Meeres Stille D216 - 1815
4 - Heidenröslein: D257 - 19 août 1815
5 - Erlkönig D328 - 1815
6 - Litanei D343 - 1816
7 - An die Musik D547 - 1817
1er arrangement
2e arrangement
8 - Der Musensohn D764 - décembre 1822
9 - Das Wandern D795 - 1823
10 -Totengräbers Heimweh D842 - 1826
11 - Wanders Nachtlied II D768 - 1826
12 - Der Wanderer an der Mond D870 - 1826
13 - Im Frühling D882 - 1826
14 - Ständchen D889 - 1828
15 - Die Taubenpost D957 - Octobre 1828
disponible à partir du 31 mai 2011
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Ces Lieder furent créés dans ces arrangements par le baryton-basse canadien Daniel Okulitch à Montréal, à la Société d'art vocal, le 30 mai 2021